Projection du film de Michaël Prazan, suivie d’un échange en présence du réalisateur, animé par le journaliste et critique cinéma Samuel Blumenfeld (Le Monde)
Présentation de la soirée par Simon Guigui, collaborateur auprès du festival Dias(p)orama
Documentaire, 55 min, français et anglais, production Ellis Films, a_BAHN et ARTE GEIE, 2024
Synopsis
Cinéaste précoce et surdoué, Steven Spielberg a marqué de son empreinte les salles obscures de ces 50 dernières années.
Producteur et magnat d’Hollywood, il s’est imposé comme le plus gros pourvoyeur de blockbusters, et un incontournable pivot de l’industrie cinématographique.
Pourtant, son œuvre est plus personnelle qu’il n’y paraît. La peur, au cœur de ses premières réalisations, il l’a ressentie durant toute son enfance. Celle de l’océan (Les dents de la mer), comme des routes désertiques qui sillonnent l’Amérique (Duel).
Et si, dans Rencontres du 3e type ou ET, le réalisateur inverse le paradigme en cours à Hollywood, qui représentait jusqu’alors les extra-terrestres en créatures hostiles, c’est aussi parce que ces derniers figurent l’amitié imaginaire dont il rêvait alors qu’il était enfant. Une enfance solitaire, marquée par le harcèlement de ses camarades de classe, du fait qu’il était le seul enfant juif du voisinage.
Ce judaïsme longtemps refoulé, Spielberg le libèrera artistiquement, quand, après de nombreux succès, mais aussi bien des échecs, il réalise La Liste de Schindler, véritable tourant de sa filmographie.
Mais son secret le plus enfoui, celui qui hante la plupart de ses films, Spielberg attendra des décennies pour s’y confronter et le mettre en scène, dans The Fabelmans, sorti en 2022…
Grâce à des archives méconnues, extraits de ses films, making of et d’entretiens que le réalisateur a accordés tout au long d’une carrière foisonnante, ce portrait documentaire dessine un cinéaste aussi célèbre que méconnu et révèle la clef de son génie, comme de sa filmographie.
Michaël Prazan
Michaël Prazan est un auteur et un réalisateur renommé de documentaires historiques, au premier rang desquels Einsatzgruppen, les commandos de la mort diffusé en 2009 et Ellis Island. Une histoire du rêve américain, produit par Arte et Les Films d’un Jour en 2014.
Titulaire d’un CAPES de Lettres, il enseigne la littérature dans différents lycées de l’académie de Créteil tout en rédigeant des articles pour la presse. Après avoir publié plusieurs essais, il obtient un doctorat en stylistique à la Sorbonne. I s’intéresse aux mouvements radicaux des années 1960 et aux idéologies meurtrières. Après avoir écrit un livre sur la sanglante épopée de l’Armée rouge japonaise (Les fanatiques, Seuil 2002), il réalise un film documentaire pour Arte (Japon, les Années rouges) tout en poursuivant ses activités de journaliste et d’enseignant.
Il publie sa thèse au mois de mars 2005 aux éditions Calmann-Lévy sous le titre L’Écriture génocidaire : l’antisémitisme en style et en discours. Dans la foulée d’un documentaire et d’un ouvrage consacrés à la personnalité emblématique et controversée des années 1960- 1970 Pierre Goldman : Pierre Goldman, le frère de l’ombre (Seuil 2005), L’assassinat de Pierre Goldman (France 3 – Kuiv productions, 2005), il cesse d’enseigner pour se consacrer à l’écriture et à la réalisation. Suivront des essais et des films sur le massacre de Nankin de 1937, Roger Garaudy ou Ariel Sharon.
Michaël Prazan a publié en 2007 un premier roman, La Maîtresse de Charles Baudelaire chez Plon. Il a écrit et réalisé Einsatzgruppen, les commandos de la mort, un documentaire sur le génocide des Juifs de l’Est par les commandos mobiles de tueries et leurs supplétifs, au cours de l’opération Barbarossa de juin 1941. Un film de trois heures, diffusé en deux parties sur France 2 au mois d’avril 2009 qui reçoit le prix du meilleur documentaire du Jewish Motifs International Film festival de Varsovie en 2010.
En 2014, Michaël Prazan, réalise Ellis Island. Une histoire du rêve américain, le documentaire, produit par Les Films d’un Jour et Arte, revient sur l’immigration aux Etats-Unis de 1892 à 1954, à travers un passionnant récit polyphonique qui embrasse la petite et la grande histoire.