Direction artistique : Anne Rotenberg
« Pour moi, être juive signifie être fière de faire partie d’un peuple qui a maintenu son identité distincte pendant plus de 2 000 ans, malgré toutes les souffrances et tous les tourments qui lui ont été infligés. »
Golda Meir
Première et seule femme à devenir Premier ministre de l’Etat d’Israël, Golda Meir a été surnommée durant sa vie politique « Meilleur homme du gouvernement israélien » !
Dans ce Soliloque, Rachel Khan lit des extraits tirés de ses deux autobiographies : La maison de mon père (1972) et Ma Vie (1975) et centrés sur les mémoires de son enfance pauvre en Russie, sa jeunesse aux Etats-Unis, jusqu’à son émigration en Palestine mandataire.
Dans ces récits profondément humains, vibrants et sensibles, on découvre la personnalité saisissante de Golda Meir, à la fois forte et fragile, qui, mue par ses idéaux sioniste et socialiste, allait se lancer dans l’aventure de la création de l’Etat juif.
La maison de mon père. Fragments autobiographiques (L’Eléphant, 2022)
En 1972 paraissait en Israël le premier livre autobiographique rédigé par Golda Meir, qui était alors Premier ministre depuis plusieurs années.
Ce texte, publié en français pour la première fois, couvre la partie de la vie de l’auteur qui s’étend de son enfance en Russie et de sa jeunesse en Amérique, à son séjour au kibboutz Merhavia, dans les années 1920.
On y découvre, outre l’autoportrait de celle qui allait devenir la première femme Premier ministre de l’État d’Israël, la description fidèle et sans fioritures d’une génération tout entière, celle des pionniers de la Troisième Alyah (1921-1924).
Ma Vie (Les Belles Lettres, 2023)
Voici, par Golda Meir (1898-1978), l’émouvant récit de sa vie. Pour la première fois, nous comprenons comment il se fait que cette femme extraordinaire, née en Russie et élevée aux États-Unis, est devenue Premier ministre d’Israël et l’un des géants politiques de son temps, sans jamais perdre rien de la chaleur ni de la simplicité qu’on se plaît à lui reconnaître.
Dans cette autobiographie, elle évoque les terreurs qui ont assombri son enfance, son adolescence tumultueuse, son mariage et son émigration vers la Palestine dans les années 1920, et la façon dont, sioniste et socialiste convaincue, elle s’est lancée dans la fantastique aventure qui devait aboutir à la création de l’État d’Israël. Elle décrit comment elle a mené sa carrière politique comme ministre du Travail (1949-1956), ministre des Affaires étrangères (1956-1966) et enfin Premier ministre d’Israël (1969-1974), tout en continuant à tenir son rôle d’épouse et de mère.
Cette autobiographie reflète aussi, bien sûr, l’histoire d’Israël même – et de sa lutte pour survivre – tout cela aboutissant à ce qui fut, pour Golda Meir, la période la plus désespérée : les jours terribles de la guerre du Kippour de 1973. Golda Meir apporte d’innombrables révélations, non seulement sur ceux de ses compatriotes avec qui elle a étroitement collaboré, comme Ben Gourion, Moshe Dayan, mais aussi sur les grands chefs d’État qu’elle a connus : Kennedy, Nixon, Kissinger, de Gaulle et Willy Brandt. Proclamant le droit d’Israël à l’existence, elle n’esquive aucun problème : elle évoque aussi bien l’histoire du mandat britannique que les relations avec les pays arabes ou la question palestinienne. Elle parle droit et clair avec l’autorité de quelqu’un qui a assumé les responsabilités majeures.
Les mémoires de Golda Meir sont aussi vibrants de sensibilité, de franchise et de chaleur humaine que l’a été toute son existence.
Rachel Khan est née le 25 janvier 1976 à Tours, d’un père gambien, professeur d’anglais à l’Université et d’une mère libraire, française, d’origine juive polonaise.
Danseuse classique, championne de France d’athlétisme, juriste en droit public international, elle mène des travaux sur les droits fondamentaux et le principe de non-discrimination.
En 2009, elle intègre le cabinet du Président de la Région Ile-de-France en tant que conseillère culture.
Comédienne au cinéma, à la télévision et au théâtre, scénariste et auteure du roman Les grandes et les petites choses (ed. Anne Carrière), elle participe à l’ouvrage Noire n’est pas mon métier (ed. du Seuil).
Scénariste, éditorialiste pour le Groupe Canal + mais aussi sociétaire des Grosses Têtes, son premier essai Racée (L’Observatoire, 2021) a reçu le Prix du livre politique, le Prix national de la laïcité et le Prix des droits de l’Homme en 2021.
Elle sort cette année la suite, avec un essai mordant, titré Encore debout (L’Observatoire, 2024)